Cette prospective fait l’objet de 3 billets successifs :

(1) UNE DEMANDE ALIMENTAIRE MONDIALE IMPORTANTE A SATISFAIRE D’ICI 2050

(2) L’AGRO-INDUSTRIE UN SECTEUR EXCEDENTAIRE VITAL POUR L’ECONOMIE FRANCAISE

(3) Mais… LES PERFORMANCES DE LA CEREALICULTURE FRANCAISE DECLINENT

Ces réflexions sont le fruit d’un groupe de travail « Prospectives » de l’association d’Agronomes Interactif. Elles font suite suite aux interrogations de ses membres sur la place de l’Agriculture Française et sa capacité à nourrir les 2 milliards d’habitants supplémentaires qui peupleront la planète à l’horizon 2050.

(1) UNE DEMANDE ALIMENTAIRE MONDIALE IMPORTANTE A SATISFAIRE D’ICI 2050

Les études et les scénarios

 De nombreuses études débouchant sur divers scénarios, réalisées par les grands organismes internationaux ont été réalisées au cours de ces dernières années. Des synthèses ont également été effectuées par des organismes français comme le Centre d’Etude et de Prospective du Ministère de l’Agriculture ou récemment par l’Académie des Sciences.

 De cette bibliographie, nous avons retenu un scénario tendanciel (par opposition aux scénarios de rupture) qui nous paraît le plus adapté à ce que sera l’agriculture et l’alimentation des hommes  dans le monde de 2050. Ce scénario est proche de la vision de la FAO – 2010, et du scénario Agrimonde GO (INRA – CIRAD 2009).

Bibliographie Etudes
Bibliographie Synthèses

4. Passion Céréales – Nourrir 9 milliards d’hommes en 2050 Enjeux géostratégiques mondiaux et défi pour la France – février 2012

 Diaporama : Scénarios tendanciels et de rupture

Hypothèses du scénario tendanciel retenu (Interactif)

Dans ce scénario la prévision démographique  de 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050 n’est pas remise en cause.

Nous avons retenu, au niveau mondial, les tendances suivantes :

1. Priorité est donnée au développement économique et à la croissance
2. Priorité est donnée à la poursuite de l’augmentation de la production agricole à l’unité de surface, ce qui permet de limiter l’extension des surfaces nouvelles à mettre en culture.
3. L’augmentation de la consommation de viande dans les pays en développement nous apparaît comme inéluctable. De grands pays comme la Chine y sont déjà fortement engagés. L’intensité du phénomène dépendra de l’évolution culturelle d’autres pays très peuplés comme l’Inde. L’augmentation des besoins alimentaires sera important.

Chine – Mongolie intérieure – Région de Haïlar – Plat de viande de boeuf au menu d’un diner au coeur de la steppe.

 

Chine – Mongolie intérieure – Restaurant à Haïlar – Fondue de viande de boeuf et de mouton au menu du déjeuner

 

4. La limitation de l’extension des surfaces cultivées permet de consacrer d’autres surfaces cultivables potentielles à une production agricole à utilisation bioénergétique et à favoriser le maintient d’espaces naturels comme sources de biodiversité.

Chine – Nord de la Mongolie intérieure – Mise en culture de la steppe semi aride de la région de Haïlar – Erguna.

5. La prise en compte de contraintes environnementales exigées par la société trouvera ses solutions à travers un fort contenu technologique et une mise en œuvre sur le terrain économiquement profitable.
 Diaporama : Facteurs contribuant à l’augmentation de la Demande alimentaire mondiale
 Diaporama : Facteurs contribuant à l’augmentation de l’offre alimentaire mondiale

Calcul des besoins alimentaires 2050 selon le scénario retenu (Interactif)

 Diaporama : Besoins alimentaires en 2050 selon le scénario Interactif inspiré de la vision de la FAO – 2010, et du scénario Agrimonde GO (INRA – CIRAD 2009).

Conclusion

De cette analyse bibliographique il ressort, contrairement à ce que nous étions en droit de penser au démarrage de cette étude, qu’il n’y a pas de problèmes majeurs pour nourrir potentiellement le monde d’ici 2050 :

  • Que ce soit par la poursuite de l’augmentation mondiale des rendements.
  • Que ce soit par la prise en compte de surfaces cultivables nouvelles qui peuvent être utilisées comme variable d’ajustement.

Nous sommes cependant conscients qu’une vision macroéconomique, simpliste mais réaliste, comme celle-ci a ses limites :

·   La poursuite de l’augmentation des rendements ne pourra se faire qu’avec un investissement important d’ordre scientifique et technologique.
·   De même « produire plus avec moins » (l’intensification durable), n’est envisageable qu’en levant des verrous technologiques. Certains sont en cours, comme celui de la génétique grâce aux biotechnologies.

·   Enfin, la possibilité de nourrir potentiellement et globalement le monde d’ici 2050 n’exclut pas, loin s’en faut, des inadaptations ou des problèmes localisés, sources d’instabilité ou de conflits potentiels.

Pour beaucoup de pays non encore développés et notamment en Afrique, des solutions politiques, sociales et économiques doivent d’abord être mises en œuvre par des gouvernements responsables.

 NOURRIR LA PLANETE N’EST DONC PAS POUR LA FRANCE UNE FIN EN SOI.

En tout état de cause, il faudra rajouter aux 2 milliards de tonnes de céréales produites actuellement, 1 milliard de tonnes supplémentaires d’ici 2050.

 Diaporama : Conclusion Scénario interactif

Prochain billet : (2) L’AGRO-INDUSTRIE UN SECTEUR EXCEDENTAIRE VITAL POUR L’ECONOMIE FRANCAISE